International Revolutionary Youth Camp

Appel à la mobilisation suite à la mort d’un jeune de 15 ans en Grèce

Appel de Paris
mercredi 10 décembre 2008 par Antoine

Le samedi 06/12 vers 21 :00 au centre d’Athènes un policier tire trois fois et tue un élève de 15 ans. Malgré les allégations initiales du policier la vérité est maintenant claire. Tout commence par une querelle entre un groupe d’élèves et deux policiers, qui se trouvent dans une voiture de patrouille. Les policiers partent puis reviennent à pied et provoquent les jeunes avec des gestes et des insultes. Alors que trois des jeunes s’approchent, un des policiers sort son arme et tire trois fois. Le jeune élève est mortellement blessé. Les personnes présentes sur les lieux crient à l’aide tandis que les policiers indifférents, partent.

Dans les média français et internationaux plusieurs versions des faits ont été présentées. Cependant, deux jours après les faits, les médias continuent à présenter la version initiale de la police. Rien ne concourt à cette version : la voiture de patrouille a été retrouvée intacte ce qui contredit l’allégation des policiers d’avoir été attaqués par un groupe, alors qu’ils se trouvaient dans leur voiture. De plus, dans l’attente de l’examen médico-légal, le policier a avoué avoir tiré sur le jeune garçon. Enfin, les témoignages ainsi que des vidéos tirés au moment des faits prouvent bien qu’il a tiré de sang froid.

Alexandros Andreas Grigoropoulos était sorti ce samedi soir pour s’amuser avec des amis dans le quartier d’Exarcheia, situé au centre d’Athènes. Il s’agit d’un quartier qui historiquement a exprimé la résistance de la jeunesse et des mouvements sociaux. Mais c’est aussi dans ce quartier que se condense de la meilleure manière la violence de la police et de l’État, évidente non seulement dans les mouvements qui ont éclaté ces dernières années mais aussi dans la vie quotidienne.

Nous ne considérons pas que l’assassinat d’Alexandros constitue un incident isolé de violence et de démonstration de pouvoir de la police mais vient montrer clairement la réaction face à n’importe quelle forme de résistance. En effet, cette période est en Grèce une période d’exacerbation des mouvements sociaux. Les travailleurs luttent depuis plus d’un an, contre les réformes de la sécurité sociale et contre une série d’attaques à leurs droits et leurs salaires. Les étudiants et les élèves occupent leurs facultés et leurs écoles depuis trois ans et luttent contre la réforme du système éducatif et du processus de Bologne, contre le dédain de leurs diplômes et défendent leur droit au travail. Les immigrés malgré les humiliations et les violences subies au quotidien luttent pour le droit de vivre dans la dignité. Les prisonniers se trouvent quant à eux au deuxième mois de grève de la faim, revendiquant des conditions d’incarcération humaines. Parallèlement à l’essor des mouvements sociaux le gouvernement est fragilisé par des scandales successifs. Dans ce cadre là, l’assassinat d’Alexandros découle des choix politiques du gouvernement et d’un climat à l’encontre de celles et ceux qui résistent.

Cet acte n’est pas l’acte isolé d’un policier psychopathe mais fait partie d’une politique de répression exercée par la police dans le but d’encadrer les politiques de l’État qui sont contestés par une grande partie de la société. Malgré les efforts du gouvernement pour apaiser les esprits, plus de 10.000 personnes se trouvent dans la rue actuellement. Le sentiment d’injustice et d’indignation ressenti par l’assassinat d’un jeune garçon a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase face aux abus des forces de l’ordre agissant de manière répressive et très souvent dans l’impunité. Mais ce mouvement n’est pas une simple réaction isolée de jeunes mais au contraire, une réaction ferme d’une grande partie de la population qui va se poursuivre par une grève générale et des manifestations étudiantes le mercredi 10/12 dans toute la Grèce.

L’assassinat du jeune Alexandros et la violence policière et étatique ne concerne pas uniquement les Grecs. Cet assassinat aurait pu avoir lieu dans n’importe quel pays de l’Europe. Des cas de violences policières ont déjà eu lieu dans d’autres pays européens. Parallèlement les mouvements des travailleurs et de la jeunesse se fortifient en Grèce et dans tous les pays européens. Pour honorer la mémoire du jeune Alexandros nous devons continuer de lutter.


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