Plenière et formation sur la construction de partis anticapitalistes larges Contribution au nom de la délégation grecque (OKDE-Spartakos, section grecque de la Quatrième Internationale)

En Grèce il y a deux projets de recomposition, qui semblent peut-être de forme similaire mais répondent de manière très différente à la question « comment construire un parti anticapitaliste dans la période ? ».

Le premier, SYRIZA, comprends principalement un parti réformiste (Synaspismos) qui domine politiquement et d’autres petites organisations d’extrême gauche. Notre projet de recomposition, ANTARSYA, comprends 8 organisations de gauche radicale (parmi lesquelles les idées révolutionnaires sont hégémoniques) et des militants n’appartenant à aucune de ces organisations. Nous sommes maintenant plus ou moins 2000 militants.

Il y a aussi des pré-requis politiques dans ANTARSYA, ce qui nous différencie d’autres projets d’unité sans principes comme SYRIZA. Ces pré-requis sont :
 notre indépendance des institutions
 notre opposition au réformisme et à toute perspective gouvernementale qui ne soit pas en rupture avec le capitalisme.

Malgré que les élections ne sont pas l’ultime critère, les dernières élections régionales de cet automne où nous avons eu 2% des votes, alors que jusqu’ici le meilleur score de la gauche radicale était 0.5%, sont plutôt un indicateur de la dynamique d’ANTARSYA.

Au niveau politique, il y a aussi une bonne dynamique. Par exemple, au début de la crise, ANTARSYA était la seule formation politique visible à avancer la revendication d’annulation de la dette, qui était assez marginale au début, mais qui est maintenant adoptée par une partie croissante de la classe ouvrière et du mouvement social, y compris l’assemblée générale de la Place Syntagma.

Bien sûr il y a des contradictions, différentes traditions et un manque de culture démocratique ainsi qu’un programme qui n’est pas complet, mais nous, en tant qu’OKDE, essayons de dépasser ces problèmes par le débat, des propositions, une intervention politique cohérente.

La première conférence nationale d’ANTARSYA se tiendra en Octobre afin de décider de notre structure organisationnelle et de nos bases d’accord politique. Personne ne pense que l’on puisse transformer ANTARSYA en parti maintenant, néanmoins nous travaillerons à sa construction sur des bases démocratiques, dans le respect de l’autonomie des différentes organisations/tendances qui la compose, tout en ayant un programme commun. Notre but est de faire qu’ANTARSYA devienne un outil politique en lui-même et adopte des positions révolutionnaires, dépassant les faiblesses internes. Nous sommes totalement engagé-e-s dans la construction d’ANTARSYA car nous considérons que c’est une de nos tâches principales de la période.

Dans tous les cas, ANTARSYA n’est pas le but final, étant donné sa forme organisationnelle et sa composition politique, mais un excellent outil d’implantation dans la classe ouvrière, ce qui devrait être l’objectif central de tels projets. Nous considérons le projet de recomposition anticapitaliste comme un processus social, bien plus qu’un simple rassemblement des anticapitalistes.

Les discussions sur la stratégie sont toujours ouvertes, à la fois dans ANTARSYA et dans la Quatrième Internationale. Pour nous, l’objectif est de construire un vrai parti révolutionnaire qui soit capable de changer le rapport de forces et lever l’emprise que la social-démocratie et le réformisme ont sur le mouvement ouvrier.

Nous nous rendons bien compte que, selon les différentes réalités nationales, les moyens de construire un tel parti peuvent être différents, mais pour autant, nous avons besoin d’un parti révolutionnaire capable de servir de direction à la classe ouvrière et ses alliés dans les processus révolutionnaires à venir.